Créer un site internet

Origines

Le français a été une langue officielle avec l'arabe jusqu'en 1991. Toutefois, malgré son absence de statut dans les documents juridiques officiels, le français a conservé une bonne partie de ses privilèges. Force est de constater que les langues nationales mauritaniennes — hassanya, poular, soninké et wolof — n’ont pas acquis de statut officiel et que l'arabe classique, celui du Coran, n'est la langue maternelle de personne dans ce pays. De plus, ces langues nationales ne sont pas écrites et donc très peu enseignées. Les seules langues écrites en Mauritanie sont l'arabe classique et le français. Il y aurait encore 4700  ressortissants français en Mauritanie.

À partir du Ier millénaire de notre ère, des Berbères nomades venus du Nord, possesseurs de chevaux et de chameaux, s'installèrent dans cette région en voie de désertification. Ils assujettirent les agriculteurs noirs, qui devinrent leurs esclaves. Les Berbères furent à leur tour assujettis par les Arabes au XVIe siècle. C'est de cette époque que date la structuration en castes de la société mauritanienne: au sommet, on trouvait les Berbères — les lettrés et marabouts (ou commerçants) — et les Arabes (les guerriers). Ensuite, c'étaient les esclaves noirs (les Haratines) auxquels étaient dévolues les tâches agricoles. L'arabe intégra les dialectes berbères pour former l'arabe hassanya, la langue de la majorité des habitants de ce pays.

Les Français pénétrèrent dans le pays en 1858 et l'administrèrent à partir de Saint-Louis (aujourd'hui au Sénégal). La Mauritanie est devenue une colonie française en 1920 et fut rattachée à l'Afrique occidentale française. Elle devint un territoire d’outre-mer en 1946. L'esclavage traditionnel fut officiellement aboli, mais demeura ancré dans les mentalités mauritaniennes.

En 1957, la ville de Nouakchott devint la capitale mauritanienne en lieu et place de Saint-Louis faisant alors partie du Sénégal. L'indépendance de la Mauritanie fut proclamée le 28 novembre 1960 malgré l'opposition du Maroc et de la Ligue arabe unie, qui prétendirent que le pays faisait «partie intégrante du Maroc» et refusèrent de reconnaître l'existence même du nouvel État. En 1970, la signature d'un traité à Casablanca mit un terme aux revendications marocaines. Trois ans plus tard, la Mauritanie intégrait la Ligue arabe unie.

Suite à une longue période de sécheresse durant les années soixante-dix, les populations nomades maures et sédentaires noires durent affluer vers les villes, ce fut le début des tensions ethniques. Le pays connut une suite de coups d'État à partir de 1980 dont certains ont eu pour effet de favoriser les Maures, d'autres, les Négro-Africains. En 1989, des revendications pour un meilleur équilibre en faveur du groupe négro-africain entraînèrent une forte tension avec le Sénégal: des dizaines de milliers d'éleveurs noirs furent expulsés vers le Sénégal, qui renvoya parallèlement dans leur pays 100 000 Mauritaniens vivant au Sénégal. Pendant ce temps, les communautés maures et négro-africaines s'affrontaient violemment et dégénérèrent en émeutes raciales. En 1990, à la suite d'incidents demeurés encore obscurs aujourd'hui, plusieurs centaines de cadres militaires négro-africains furent arrêtés, sinon torturés, et un grand nombre exécutés. Critiqué par la communauté internationale pour son non-respect des droits de l'homme, le gouvernement mauritanien fit promulguer une nouvelle Constitution en 1991 et instaura officiellement le multipartisme. 

Cependant, les institutions démocratiques sont restées rudimentaires en Mauritanie. Ainsi, les ethnies négro-africaines sont encore très sous-représentées dans la vie politique, administrative et militaire du pays. Les forces de l'ordre et la brutalité policière semblent faire partie intégrante d'une façon de gouverner en Mauritanie.

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site

×